article sous forme de discussions avec des femmes:
je voudrais vous faire part d’un stage d’érotisme qui a eu lieu cet été sur Paris.
- Ça existe ?
- En Suisse, en Allemagne, en Belgique. Mais c’est le deuxième à Paris.
J’ai osé m’inscrire par curiosité, les thèmes abordés étant « minimal SM », « les cordes », « explorations clitoridienne et anale », « danse sur le thème de l’érotisme », etc.
« Oser » est le terme. J’ai senti que je devais y aller mais en arrivant, j’avais un peu les chocottes en me disant qu’il n’y aurait pas grand monde et que ça allait être théorique…
Que nenni ! On était une centaine, autant d’hommes que de femmes de 20 à 70 ans. L’ambiance était hyper agréable, que des gens souriants, adorables. Aucun jugement, chacun respectait l’autre dans ses différences.
On s’y sentait bien et heureusement, car pour le premier atelier, on devait danser torse nu avec une quarantaine de personnes… Je me suis bien amusée en essayant d’intégrer dans la danse le paon, le loup, le serpent…
Au deuxième atelier, intitulé « Minimal SM », nous sommes encore une quarantaine, on nous explique tout d’abord le respect, les gestes qu’il faut faire pour dire « stop ». Avec la surveillance bienveillante d’une personne dans la salle, on nous demande de nous déshabiller au maximum…
Bon, je garde la « tulotte » mais comme je me suis retrouvée à peu près la seule avec, je l’ai enlevée. Tous nus ou presque. La moitié des participants devait prendre des poses érotiques avec un bandeau sur les yeux et l’autre moitié devait s’approcher avec la possibilité de griffer, pincer, mordre, taper. Bien sûr, tout était soft.
Je vois que vous attendez la suite et que vous êtes un peu estomaquées.
Eh bien, je dois vous dire que j’ai aimé les deux rôles : recevoir avec une attente stimulant l’adrénaline et au final, j’en voulais plus ; donner, super amusant de voir, de sentir l’Autre apprécier les griffures, en redemander, se tordre de plaisir, lui pincer les seins, il aime, en veut plus, l’entendre ronronner…
Pour la deuxième partie de cet atelier, on nous donne des glaçons, une bougie, des pinces à linge.
Les sensations sont étonnantes : on est obligé d’être très à l’écoute de l’autre avec un sentiment d’ouverture de cœur. Après ça, on finit en gros câlin à échanger nos perceptions et à rigoler… Dans mes bras, un homme avait des sanglots d’avoir osé s’abandonner.
On ose dépasser notre zone de confort et on est fier d’y arriver.
J’ai vraiment aimé cet atelier, c’était nouveau pour moi. Je continue ou vous voulez poser des questions ?
- C’est chaud, non, de se retrouver à poil les yeux bandés avec des inconnus, comment as-tu osé ?
- Si tu choisis de t’inscrire à ce stage, c’est pour expérimenter et je ne me voyais pas partir sans l’avoir fait. J’admets que ce n’était pas facile, car personne ne se connaissait.
Il n’y avait que 15-20% de couples et j’ai parlé à certains, ils auraient préféré être seuls… Au bout d’un jour de stage, on se connaissait mieux, on échangeait beaucoup dans les « interclasses ». On rigolait, on demandait comment était l’atelier suivant… Il y avait trois ateliers qui se déroulaient en même temps et chacun deux était repris deux fois.
- Donc tu ne pouvais pas tous les faire ?
- Non, tu devais sélectionner grâce aux commentaires des uns et des autres…
Je continue ?
- Vas-y !
- J’ai fait du « kinbaku » avec une femme qui vit au Japon. Il s’agit de s’attacher avec des cordes sans se faire mal.
Je trouve agréable d’attacher ou de l’être. Dans certains cours de yoga, ils ont installé des suspensions pour que l’on puisse s’auto-suspendre avec quelques règles de sécurité. C’est une sorte de méditation… Par contre, je ne me ferais pas attacher par n’importe qui… Depuis, je le fais parfois avec une copine, chacune son tour.
Il y avait un autre atelier avec des cordes qui s’appelait :« capture ludique » : on a une corde avec un nœud coulant pour le poignet et l’Autre essaye de nous attacher… Je n’ai jamais autant
ri ! Bien sûr, on se débat et on essaye de se sauver.
Ça ressemble aux bagarres avec les garçons quand on avait la même corpulence vers 9-10 ans.
Bon, on passe à plus chaud : « Méditation clitoridienne ». Pour faire bref, les femmes sont allongées, jambes écartées posées sur celles de leur partenaire, bien sûr sans culotte. Elles doivent se décontracter tandis qu’eux, doivent doucement caresser leurs clitoris avec gant et gel.
- Oh, c’est vrai ?
Laisse-moi finir. Ça a duré 15 minutes, le but n’étant pas d’atteindre l’orgasme ; mais quand ça s’est arrêté, j’ai dit tout haut « oh, pourquoi on s’arrête ? ». C’était un peu de la provoc et tout le monde a ri, on a échangé, les hommes présents ont adoré.
- Tu m’étonnes, il faut oser !
- Moi, j’ai vu une vidéo sur YouTube qui s’appelait « méditation orgasmique ». Le but était d’atteindre l’orgasme dans un temps imparti, ça me semble encore plus engagé !
- Un autre atelier marquant était celui des « obsessions fulgurantes », où l’on met en scène nos fantasmes avec des photographes qui nous les immortalisent…
- Oh ! Et les photos circulent sur internet ?
- Non, seules les personnes présentes pour le fantasme reçoivent les photos et j’avais un masque. Dans certains groupes, on ne faisait pas semblant juste pour le photographe…
Je ne dévoile rien de plus, tout le monde est bienveillant et on est tous là pour expérimenter dans la joie.
Ce stage, qui va être proposé chaque année maintenant, avec des thèmes différents, est à conseiller… C’était comme un immense bac à sable avec des jeux et des potes pour jouer. En tous les cas, je le referai : ça ouvre l’esprit et la libido !
- Bravo Anne, moi, je n’aurais pas osé !
- Il faut dire qu’il y avait des ateliers plus soft, moi, je n’ai fait que les plus chauds, personne ne t’y oblige et il y a même une cellule psychologique si on a besoin. L’encadrement était efficace, bienveillant et l’ambiance était donc bon enfant.